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Découvrez les éditions Isolato

Découvrez les éditions Isolato

Les éditions Isolato publient peu mais publient bien. Recueils poétiques, essais esthétiques, récits de voyage sont proposés aux lecteurs depuis 2007,au rythme de quatre à cinq ouvrages par an. Les signatures de Kenneth White, Jacques Lacarrière, Edith de la Héronnière, Llewelyn Powys, Hugo von Hofmannsthal... sont autant de gages de la qualité de ces parutions. Les livres sont beaux, imprimés au plomb. Vous pourrez les trouver à la librairie sur notre table aux trésors, où nous présentons régulièrement nos belles découvertes.

La plus belle aventure du monde (Jacques Lacarrière, Edith de La Héronnière)
« Un monde à l'écart du monde, un monde isolé, voire retiré dans certains cas, mais devenu le centre d'un nouvel espace, d'un monde parallèle au nôtre et habité d'éternité. C'est cela qu'était en son temps un monastère cistercien : une cité-éden où l'on pouvait recommencer la genèse du monde [...] une sorte de phalanstère avant le temps. Moines, paysans, artisans, ouvriers, les Cisterciens furent aussi les premiers phalanstériens de l'Occident. »
Essai évoquant les abbayes cisterciennes et Bernard de Clairvaux qui fut, selon J. Lacarrière, l'homme du miracle cistercien au Moyen Age et peut se comparer au miracle grec apparu quinze siècles plus tôt autour de la mer Egée. Il est suivi d'un hommage d'E. de La Héronnnière à l'homme de lettres.

La Grèce (Hugo von Hofmannsthal. Trad. E. de Rubercy)
Dans ce texte sur La Grèce, écrit en 1922, Hugo von Hofmannsthal se reporte par le souvenir à l'unique voyage qu'il y effectua au printemps 1908, le qualifiant de « voyage spirituel ». Là, ce n'est qu'en se détournant de toutes les représentations livresques, à la fois excessives et en porte-à-faux, qu'il put ressentir la proximité d'une Grèce qui s'imposa à lui par le mystère d'une pleine lumière « comparable à rien sinon à l'esprit » - cette lumière seule permettant de comprendre « l'unité de l'histoire qui, depuis des millénaires, détermine notre destinée intérieure. »

Souvenirs terrestres (Llewelyn Powys. Trad.P. Reumaux)
« La vérité réside dans les fières processions de la matière qui sont révélées à nos sens incertains. Dans ce qui est vu, dans ce qui est entendu, dans ce qui est touché, goûté et senti, il n'y a pas de trahison. Seuls ces messagers sont fiables. Ici sont les fils d'or qui seuls peuvent nous mener sans traîtrise aux vrais états de la vision béatifique, éphémère et sublime, grâce à laquelle on arrive à percevoir par les sens le mouvement immortel qui anime la planète.
Je fus soudain tiré de mon extase. J'avais entendu un bruit : un bruit sensible et frais comme une pluie légère sur une feuille. La hase buvait. »
Dans ce recueil publié en 1934, l'écrivain célèbre la vie en racontant les plaisirs simples, à l'écoute de la nature, de la faune et de la flore.

L'approche de Delft (Daniel Kay)
Au musée de La Haye on reconnaît le touriste français à son attitude quelque peu particulière. En effet, l'attention de celui-ci semble requise par la contemplation d'un petit pan de mur jaune, un petit carré de peinture jaune dont parle Proust dans La Prisonnière.
Dans un autre passage très connu de la Recherche, lorsqu'il évoque la sonate de Vinteuil, hymne de Swann et Odette, ce sont les intérieurs hollandais de Pieter de Hoocli qu'il cite.
Quels rapports unissent le romancier français et la peinture hollandaise ? Et si la composition de la Recherche ne pouvait véritablement être saisie sans le déchiffrement d'une iconographie qui propose des images si particulières et souvent pleines de mystère ?

Patience de Ramuz( Albert Béguin)
Essai sur l'oeuvre de Charles-Ferdinand Ramuz mêlant des considérations sur sa vie et sur son langage poétique montrant comment il a cherché par diverses voies à trouver l'issue qui permet de communiquer à l'intemporel.

D'un patio en Espagne (Anne Lauricella)
"ce n'est pas que la nature manque de mots que toujours je cherche les mots des choses
ce n'est pas que ce serait pour moi désert qu'elles n'en aient pas
c'est que me voilà par les mots plus emplie d'elles"
Ce recueil de poèmes évoque la nature et les sensations humaines qui s'y rattachent.

Varanger (Alain Bernaud)
«De tous ceux qui entrent en contact avec le Nord, très peu en sortent indemnes», écrit Glenn Gould.
Par sa nudité, son silence, ses gris immenses, ses imperceptibles variations, par sa vie réduite à l'essentiel, Varanger est un prototype du vide.
À force d'attention pourtant, le sujet touche par instants au centre de gravité des choses, là où les frontières entre le dedans et le dehors se dissolvent.
Les mots, en dressant le campement précaire de la présence humaine, vont au-devant d'un espace au sein duquel, peu à peu, le vide se met à vibrer ; une parole en lanières souffle, convoyée par les grands vents de la mémoire nomade.

Avril (Dominique Maurizi)
"C'est venu, c'est venu sur moi rouge et noir, en dansant, c'est venu dans le tourment, dans le silence, ça brûle, ça brûle !, me disais-je. J'entrais sur le sentier dur et sauvage, à pieds secs, à plat ventre, mais aujourd'hui j'entends des noms qui me délivrent quand ils m'appellent, c'est venu comme toi en avril par surprise, c'est venu fort, de front, comme en amour - tout. Je te le donne - Encore, dis-je avec les songes, encore !"

La peinture et le lieu (Claude Dourguin)
On peut tenir qu'il n'y a pas indifférence entre la peinture et le lieu, évidents et secrets toutes sortes de liens, plutôt, native ou advenue une réciprocité d'influence aux déclinaisons multiples : l'oeuvre charge son lieu d'accueil d'un rayonnement neuf, d'un pouvoir - Bonington lave Liverpool de sa suie, Ruysdaël enchante La Haye ; une terre, un site détermine une peinture, des siècles durant des ateliers s'affirmèrent locaux, à Sienne, à Naples, à Ferrare la peinture diffère ; Arezzo en son essence est lié à Piero, Carpaccio est Venise et c'est dans cet accord, cette nécessité-là qu'il nous comble ; un temps l'Italie imposa une qualité de regards, exigea des partis esthétiques et formels. Mais aussi bien le peintre sans hasard choisit ses lieux, certains jusqu'à lier vision et destin, art et vie fondés - Cézanne, Marquet. C'est en Italie que Corot se trouve, atteint alors la grandeur, invente une modernité.
Pour l'amateur enfin, le voyage sous toutes ses espèces, le bonheur redoublé.