Lecture musicale de " Beyrouth et autres îles" avec Baptiste Cogitore, Vardan Grigorian et Baris Ayhan
Un récit de voyage à travers un Liban insulaire, par Baptiste Cogitore
Le poète palestinien Mahmoud Darwich écrit dans Une mémoire pour l’oubli que personne ne comprend le Liban* et il a très probablement raison. *Dans Beyrouth et autres îles, Baptiste Cogitore arpente un Liban fragmenté en une multitude d’îles et d’archipels que presque tout sépare : la religion, une crise politique, économique et sociale qui semble ne pas avoir de fin. Sans parler de la mémoire d’une guerre civile encore largement refoulée. Ce Liban insulaire compte une vingtaine de communautés religieuses, quelques dynasties politiques se partageant le pouvoir depuis de trop nombreuses décennies, deux millions de réfugiés et une foule d’anonymes qui continuent à espérer un avenir meilleur. Ou qui se sont résignés depuis longtemps, ne comptant plus que sur eux-mêmes ou sur une diaspora de plus en plus nombreuse. Au printemps 2021, la Banque mondiale a publié un rapport estimant que le pays traversait « l’une des trois crises économiques mondiales les plus sévères depuis le milieu du XIXe siècle, sur fond d’inaction délibérée »… Comment vivre aujourd’hui dans un État devenu à ce point dysfonctionnel ? Sur le mode des choses vues et entendues, l’auteur rassemble ici des fragments de vie collectés à travers le pays, dans un livre aux allures de passeport poétique et personnel, enrichi de portraits de Libanaises et de Libanais, de Baalbek à Tripoli, en passant par la Békaa et le Chouf. Et par Beyrouth, bien sûr !