Anima
Ce roman est la réponse que je pourrais opposer à mon père qui me répète, depuis des années, que jamais personne ne peut être à la fois plombier et électricien...
Wajdi Mouawad l'un de nos plus brillants dramaturges (on se rappelle encore ici, à Strasbourg, de Fôrets jouée en 2006) publie son premier roman.
Ma première réaction : "mais personne ne peut être à la fois etc etc..."
Ma seconde réaction est une désillusion : mon père a tort !
Dans ce roman, Mouawad nous raconte la chasse à l'homme que mène Wahhch Debch pour retrouver l'assassin de sa femme. Non pour se venger mais pour le voir, le contempler et ainsi être certain de ne pas avoir commis ce crime.
Classique ? Non. L'originalité est à chercher au niveau des instances narratives. Qui nous raconte l'histoire ? Tout simplement les animaux, les bêtes témoins de cette course poursuite sauvage. La bestialité animant les humains, les animaux retrouvent la parole.
Mais Anima, par son titre, nous pousse vers le domaine de l'esprit, de la révélation de et sur soi...et le roman fini nous sommes subjugués, abasourdis par le point final.