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Il est des voix qui vous happe et qui vous hante à jamais. Louis-Daniel Godin, écrivain québécois, a fait effraction dans mon intimité littéraire avec Le Compte est bon (Ed. La Peuplade), récit de l'intime qui a tout de suite suscité en moi un intérêt aussi vif que la parution du Dossier M de Grégoire Bouillier à l'époque...c'est vous dire à quel point ce texte m'a saisi par son rythme, son timbre, son agilité.

Louis-Daniel Godin revient avec un texte fort et puissant. Un récit malaxant la pâte d'une expérience intime fondatrice et forte pour en faire un objet littéraire de haut vol.

Louis-Daniel Godin synthétise toute l'avant-garde de l'écriture de soi (Duras, Angot, Arcan, Bouillier...) et il met un point final sur ce que l'auto-fiction doit être : un espace littéraire où l'écrivain fait advenir l'écrit pour saisir au plus près la mémoire, les sensations, les sentiments sans jamais se conformer à un moule littéraire existant, sans jamais savoir ce qui va affleurer à la surface de la page blanche.

Et il rappelle en cela Duras qui définissait brillamment le mot écrire : "Ecrire c'est tenter de savoir ce qu'on écrirait si on écrivait - on ne le sait qu'après - avant, c'est la question la plus dangereuse que l'on puisse se poser."