Au temps de ma colère
Camille de Toledo jongle avec le temps. Il relit le premier texte qu'il a écrit peu de temps après la chute du mur de Berlin : cet premier effondrement qui en appellera bien d'autres. Jeune homme de bonne famille, abreuvé d'actualités, il sera entouré de pensées progressistes.
Mais très vite la machine s'enraye : la gauche fait le choix de la rigueur, la gauche fait le choix de croire que par le marché adviendra la démocratie et la stabilité sociale partout et tout le temps.
Il voit alors ces anciens révolutionnaires passés par les années 70 s'enfermer dans un entre-soi ; il les voit devenir aveugle à leur environnement immédiat et regarder avec condescendance une jeunesse altermondialiste qui rêve d'un autre monde possible. Une jeunesse que la domination de leurs aînés écrase et bafoue jusqu'à son intimité...
Camille de Toledo relit les pages écrites par un jeune homme en colère. Trop en colère pour voir la douceur possible et les sentiments simples. Douceur des sentiments qui nous entoure à la lecture des dernières pages de ce magnifique récit.
Camille de Toledo écrit intensément le renoncement des aînés, la capitulation politique et la violence sociale toujours recommencée.