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Vertigineux. 

C’est le premier mot qui vient à la vue du dessin fourmillant de détails, jouant habillement avec les échelles, de Mathieu Bablet ; et c’est le premier mot qui s’impose au terme de ce récit choral qui aborde des thématiques aussi variées que les différentes façons de vivre en collectivité, la solitude, l’espoir et le désespoir, la transmission… sans jamais oublier d’offrir au lecteur un vrai plaisir de lecture. 

Sur une Terre aride, Jenny s’entête à retrouver les traces génétiques des abeilles, espèce décimée par l’humain. Pour ce faire, elle use d’une technologie lui permettant de rapetisser, et d’accéder ainsi à un nouvel univers microscopique à la fois étourdissant et inquiétant, parfois même carrément psychédélique. Cette quête obsessionnelle l’écarte peu à peu de sa monade, sorte de micro-ville-société constamment en mouvement.

L’une des plus belles réussites du récit est cette monade aux personnages touchants qui font de leur mieux pour créer un espace de vivre-ensemble alternatif, fondé sur l’équité, le respect de l’autre et la communication. Mais le reste du worldbuilding n’est pas en reste : Mathieu Bablet déploie un imaginaire singulier - bien qu’on y retrouve avec joie des influences tirées de Nausicaa ou Mad Max -, riche, épique, immersif et toujours porteur de sens. 

Il y a une vraie beauté, et beaucoup d’empathie, dans la façon dont l’auteur raconte la survie dans un monde desséché, dont il dépeint les lueurs d’espoir et les tentatives d’entraide. Parce qu’il faut bien avancer, à la manière de la monade ou de Jenny, constamment en mouvement. Avancer, encore et encore, pour garder du sens. 

Une BD splendide, une quête d’espoir poignante… bref, du très grand Mathieu Bablet !

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