Rouge Signal
Quatre jeunes femmes qui tiennent une onglerie ; leur voisin qui les observe, projetant sur elles toutes ses frustrations. Sororité joyeuse et libérée d’un côté ; masculinisme de plus en plus obsessionnel de l’autre : la tension monte crescendo, jusqu’à l’inévitable.
Rouge Signal est une plongée glaçante et au combien pertinente dans la radicalisation d’un incel : la colère et la haine qui couvent face à ce qu’on ne comprend pas, la complicité des amis au virilisme plus ou moins assumé, la violence et le rôle déterminant des réseaux sociaux, la mauvaise foi et l'auto-apitoiement, la névrose croissante…
C’est à la fois brillamment construit et d’une grande pertinence graphique : l’autrice allie une technique originale de gouache délavée qui joue habillement avec la lumière et un découpage précis, ingénieux et puissant.
Une BD époustouflante, dont on ne ressort définitivement pas indemne.