Marie-Noëlle est grosse.

On le lui assène depuis son plus jeune âge, on le lui crache à la figure comme une insulte, on lui en fait le reproche, on le chuchote derrière son dos.

C'est toute cette violence, des parents, de l'entourage, des injonctions, du corps, que Marie-Noëlle Hébert exprime ici, dans ce premier roman graphique, paru initialement au Québec en 2019. De la violence, de la colère, un combat perpétuel envers les autres, envers la nourriture et envers soi.

Le sujet est inépuisable et universel, et beaucoup pourront s'y reconnaître. Mais au-delà du simple témoignage, l'autrice nous offre des planches d'une beauté à couper le souffle, d'une luminosité incroyable, à la technique parfaitement maîtrisée.

Et dans toute cette "laideur" émerge des souvenirs heureux, des choses aimées, de la vie, du mouvement, de l'espoir... et c'est tout simplement magnifique.