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Larry Tremblay à travers le récit de l'histoire d'amour entre Francis Bacon et son amant George Dyer trouble notre rapport à l'intimité et à la création, en nous plongeant au cœur de la pratique artistique, sentimentale, émotionelle de l'artiste. Entrer dans l'atelier, toucher du doigt les désirs d'un peintre à la réputation si sulfureuse pourrait provoquer de la colère, de l'incompréhension et même du dégoût. Mais quand on aime, on plonge. Larry Tremblay écrit au pinceau de soie l'histoire de ce peintre-enfant, mué par le désir constant d'une délivrance, qui n'a jamais résilié son contrat avec la souffrance. Au fil du temps George Dyer devient le marchand de couleur de Francis Bacon, qui charge sa palette de mépris et de coups. Les limites de Francis Bacon à user de son corps, de celui de l'autre au delà de la justice deviennent le matériau de la justesse. La solitude elle demeure toujours fidèle, donnant au peintre toujours plus de bonnes raisons de se perdre dans les autres.

Tableau final de l'amour va au délà de la transposition littéraire des couleurs et textures, dès les premières pages c'est une lecture aussi brassante que les tableaux de Francis Bacon. C'est le souffle du désir qui caresse les mots et la construction de ce texte merveilleux alors la violence de l'amour insoutenable devient lisible.