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Résumer un huis-clos n'est pas chose facile, il faut éviter de dévoiler l'intrigue sous peine d'en dire trop. Tentons quand même de le faire tant les 290 pages de ce récits sont denses...

Dans leurs box, les Agents surveillent des colonnes de chiffres qui défilent. Pourquoi, quel en est le but, ils l'ignorent. Seule certitude, ils sont surveillés autant qu'ils surveillent. Il en va de même aux étages inférieurs et supérieurs, et dans l'immeuble voisin, ainsi que dans le suivant...et dans tout ceux qui émergent de la brume qui recouvre le sol, la rue. Personne ne connaît la rue et ne souhaite s'y retrouver un jour.

Ce pourrait être n'importe quel quartier d'affaire, n'importe ou dans le monde, avec ses salariés vivant dans l'angoisse du prochain plan social, à ceci près que les box sont blindés et que pour conserver sa place tous les coups sont permis.

Dans cet univers seul le bureau existe, seul le travail est une raison d'exister, en dehors de la surveillance des écrans, point de salut. Le box est l'abri, la maison, le refuge. Le salaire sert à l’améliorer, à acheter de quoi le rendre imprenable. Pour survivre un seul moyen : s'affilier à une guilde, négocier des alliances avec les autres box. Ceux qui faiblissent sont impitoyablement écartés, tués ou poussés au suicide...

La grande force de cette terrible dystopie réside dans le rythme donnée au récit par l'écriture de Grégoire Courtois. On ne s'ennuie pas un instant. Les déplacement hors du box prennent des allures d'odyssée, et s'aventurer au delà de l'étage relève du mythe. Les yeux rivés à un écran en permanence, les machines qui remplacent l'homme en tout, la réflexion limitée aux quelques minutes que l'on veut bien lui accorder... cela ne vous rappelle rien ?

Les Agents est assurément une excellente réflexion sur le devenir de notre monde dont rêvent certain.

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