En finir avec les jours noirs
Un roman nous offrant une belle réflexion sur le sens de la vie comporte inévitablement des passages sur la mort. Mais ne fuyez pas car c'est tout simplement magnifique.
Pour se reconstruire, il faut être brisée, au mieux ébranlée. Et Jessica Miller n'est pas en reste. Elle a trop souvent côtoyé la mort pour ne pas s'y pencher plus avant. C'est le plus naturellement du monde qu'elle axe ses recherches scientifiques sur des animaux qui considèrent le suicide comme bénéfique pour la préservation de l'espèce. En cela, son regard de chercheuse est très détaché mais en tant qu'individu, elle a besoin de réponses.
A travers la narration très surprenante de Jessica (qui n'hésite pas à aller dans l'humour noir), l'autrice est capable de faire se confronter le sujet épineux du suicide tout en entrelaçant les thèmes du deuil et des traumas, le pardon et la résilience, et le fait d'explorer ce que signifie être un membre queer d'une famille. Le roman navigue habilement entre les relations de la narratrice et les femmes de sa vie, nous montrant à travers une perspective féminine ce que veut dire être une amie, une amante, une aidante.
C'est un livre qui questionne nos propres pensées, qui provoque la discussion, qui ouvre le dialogue. Il n'y a pas de jugement, plutôt de l'acceptation. Les choses et les gens sont mis à nu. C'est destructeur et lumineux à la fois, ça déborde d'émotions. Une très belle histoire de reconstruction, une leçon de vie à laquelle l'on ne peut rester indifférent·e...