James
Lorsque Jim entend qu'il est sur le point d'être vendu à un homme de la Nouvelle-Orléans, donc séparé de sa femme et sa fille pour toujours, il prend la fuite et décide de se cacher jusqu'à l'élaboration d'un plan pour récupérer sa famille. Au même moment, le jeune Huck feint sa propre mort pour échapper à un père très violent récemment revenu en ville.
Ainsi commence le périple dangereux au possible mais sublime, à dos de radeau sur le fleuve Mississippi, vers cette promesse floue (et trop souvent peu fiable) des Etats Libres et au-delà. Bien que Percival Everett ait gardé des éléments narratifs du roman de Mark Twain, c'est surtout l'agentivité, l'intelligence et la compassion de James qu'il met en lumière d'une manière radicalement nouvelle. Et merci pour ça !
Sous la plume de Percival Everett, James renaît, lui l'esclave érudit qui sait lire et écrire, comprend le sens du mot ironie, philosophe avec Voltaire et John Locke dans des délires hallucinatoires, se joue des Blancs avec humour et surtout, a soif d'émancipation. L'auteur offre à James l'histoire qu'il méritait : complexe, percutante, incisive et pleine d'esprit.