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Carcoma est le premier roman de Layla Martinez, et je dois dire que c'est très réussi. La maison dans laquelle résident une jeune femme et sa grand-mère est un personnage à part entière, point de départ de l'histoire et d'arrivée. Sorte de créature vivante, qui grogne qui grince qui siffle, elle respire halète geint et proteste. Demeure hantée par des esprits, implantée dans un village peuplé d'âmes en peine ou en devenir. Tout est misérable ou sur le point de.

La grand-mère est considérée comme une sorcière, donc hautement critiquée mais on vient quand même la voir pour jeter des sorts. Et la jeune sort tout juste de prison pour on ne sait quel délit, une histoire d'un gamin qu'elle était censée surveiller. Une chose est sûre : elle veut se barrer. Mais on n'échappe pas à sa condition, surtout quand elle vous colle à la peau et vous enracine à un lieu.

La "carcoma", c'est quelque chose qui ronge, et le cœur de ces deux femmes est pétri de rage, d'amertume, d'angoisses. Tout ceci les dévore et ne les laissera pas en paix. En lisant ce roman, vous plongez dans une histoire de fantômes pas comme les autres. Perdent-elles la tête ou est-ce juste la réalité qui a perdu toute lumière ? J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman et sa construction. Le véritable sujet se dévoile petit à petit, un point de vue après l'autre, et on distingue, à grands cris de rage, toute la douleur des rapports de classe et le poids des violences patriarcales.

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