Dogrun
Un soir comme tous les autres, Mary rentre du boulot dans son petit appartement (assez miteux) de l'East Village. Elle fait le dîner et se prend le choux avec son petit ami Primo. Mais cette prise de bec est à sens unique, Primo ne pipe pas un mot. Et ne touche pas à l'assiette de pâtes. Ce qui énerve davantage Mary. Y'a quelque chose de louche dans son mutisme, pense-t-elle. En le regardant de plus près, avachi devant la télé comme d'habitude, Mary se rend à l'évidence. Le silence de Primo n'est pas une énième tactique pour la faire monter dans les tours, il ne joue pas au sourd, il est mort. D'autres gars l'ont déjà abandonnée, elle connait hein, mais alors celle-là, on ne lui avait encore jamais faite ! L'abandon ultime ! Une porte de sortie unique et irrémédiable. Il est fort le Primo.
Cet événement soudain dans la vie somme toute un peu planplan de Mary, jusque-là surtout définie par une myriade de jobs d'intérim mémorables et d'un recueil de nouvelles pas fini, va prendre un tournant alléchant sous la forme d'une quasi aventure dans le New-York du début des années 2000. Car de rencontres hasardeuses en prises de décisions pas fameuses, Mary va suivre les traces des proches de Primo et surtout de ses anciennes conquêtes. Pourquoi ? Même elle ne le sait pas trop. Leur annoncer la nouvelle, oui. En découvrir plus sur le passé de cet homme qu'elle connaissait très peu, ça c'est sûr !
Dans cette nouvelle déambulation au sein de la grosse pomme, à l'humour noir féroce, Arthur Nersesian fait mouche en capturant parfaitement ce New-York qu'il connaît bien. C'est la vie et ses cahots mais Mary s'accroche à grand renfort de sarcasmes qui fusent et de soirées rocambolesques, elle fait son petit bonhomme de chemin en voguant sur le fil de surprises que New-York a à offrir.