Pauvres créatures
L'auteur écossais nous livre sa brillante interprétation d'un Frankenstein ! La créature est ici remplacée par Bella Baxter, une belle jeune femme revenue à la vie grâce au cerveau du bébé de 9 mois qu'elle portait dans son ventre au moment où elle s'est noyée.
Dans le corps d'une jeune femme de 25 ans environ et le cerveau d'une petite enfant, Bella découvre le monde et les rapports sociaux. Elle ne connaît pas la censure, d'aucune sorte, ce qui sort de sa bouche lui vient naturellement; on ne lui a pas appris à réfréner ses désirs, elle ne voit pas son rapport au corps et à la sexualité comme quelque chose de mauvais. Au contraire ! Elle ne connaît ni la honte ni le jugement. Elle est complètement libérée, n'a aucun préjugé. Tout expérience est bonne à prendre, elle veut tout découvrir et vise l'épanouissement sur tous les plans.
C'est un livre très bien écrit, drôle, qui parle d'amour, de scandale, de politique, etc...C'est délirant et surprenant car l'histoire de Bella Baxter nous est d'abord amenée à travers le regard d'un homme mais c'est quand même bien plus sympa quand elle se raconte elle-même !
Baroque à souhait, pastiche de roman gothique victorien, parodie à multiples couches, Alasdair Gray nous offre un roman incroyable sur cet éternel duel entre les désirs des hommes et l'indépendance, l'émancipation des femmes.