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Doris pensait vivre une vie paisible entourée de sa famille, des agriculteurs anglais. Mais c'était sans compter sur le trafic d'esclaves dont elle fut l'objet. Elle appartient désormais à un grand chef afrikan. On la découvre des années plus tard, tentant de s'échapper, pas si sereine à l'idée de parcourir un territoire où la blancheur de sa peau lui enlève toute humanité aux yeux de ceux qui ont conquis le monde. Doris va nous guider tout au long du roman, au sein d'une vie qu'elle n'a pas choisie, faite de multiples infortunes, de déconvenues et autres galères...

Bernardine Evaristo sort intelligemment des récits stéréotypés sur l'esclavage pour nous plonger dans un univers alternatif complètement déjanté où les notions de civilisation et de sauvagerie, telles qu'on les connaît, sont finalement interverties. Ce qui rend la lecture assez imprévisible car tout est possible dans les évènements dépeints.

Le ton est très satirique par moments mais j'ai plutôt lu ça comme une sorte de tragi-comédie 😉 Surtout qu'elle insère de nombreux anachronismes pour flouter la temporalité. Elle réussit à créer un véritable amalgame temporel, le passé et le contemporain se mélangent au sein de cette uchronie, tant que tout ceci nous apparaît comme très moderne malgré tout. Une piqûre de rappel caustique, maline et très incisive !

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