Le rire des déesses
Rire aux éclats pour conjurer le mal enduré par les prostituées de la Ruelle car le rire, "c'est la joie perdue, volée"; et lorsque Chinti, du haut de ses dix ans, rit de ce rire frais qui redonne espoir, la force perdue des femmes qui l'entourent et qui l'ont élevée s'en trouve revigorée. Assez pour aller l'arracher des mains d'un homme, d'un prêtre qui pour pouvoir la garder auprès de lui (et se l'offrir) veut l'élever au rang de déesse.
Une ode à la sororité face à la toute-puissance des hommes du pays. Un hymne rempli d'amour pour celles qu'on appelle les "intouchables" dans la société indienne. Un texte virulent sur l'incontestable pouvoir de la religion et ses déviances sordides.
Face au silence qu'on leur a sommé d'adopter, elles vont finir par faire entendre leurs voix et rire au nez des instances qui les contraignent !