Crénom, Baudelaire !
Une prose sublime mais l'homme...Un énergumène, un excentrique dépressif ! Ne respectant rien ni personne, faisant fi de toute autorité, vivant selon ses propres règles et principes. Ce n'est pas lui qui doit s'adapter à la société, c'est elle qui doit s'adapter à lui ! Et encore, il ne demande finalement rien de tel, juste qu'on le laisse tranquille et qu'on lui donne un peu d'argent aussi parce que sinon, comment va-t-il se procurer ses doses quotidiennes de haschich et d'opium ??
Très jeune, il sait qu'il sera poète car il a une vision bien à lui de la vie, de la mort, de la beauté, des femmes, de la religion et tout cela, pour ne pas perdre la tête plus que de raison, doit finir sur le papier. Il sait pertinemment que personne n'adhère à sa vision des choses mais qu'à cela ne tienne, ses réflexions doivent être publiées.
Le seul fil rouge bardé de noeuds dans sa vie ? Sa muse, Jeanne Duval, immense métisse. Le "couple" qu'ils vont former ensemble pendant de nombreuses années lui apportera bien des déboires mais lui fournira matière à écrire et des vers sublimes.
Poète maudit à l'insulte facile cultivant un dandysme à la limite du ridicule. Un drogué fataliste n'ayant à l'esprit qu'à transcrire la beauté du monde telle qu'il la conçoit - laide. Car c'est au plus profond de la laideur que la beauté transparaît. Une dualité parfaite. Celle des Fleurs du Mal. Malgré son ignominie, Baudelaire est dépeint avec beaucoup de profondeur. Teulé lui re-donne vie, le fait replonger dans ses tourments pour notre plus grand plaisir, car ces Fleurs données en pâture à un monde auquel il n'appartenait pas, loin de se fâner demeurent éternelles...