Une rose seule
C'est le cheminement de Rose et de Paul, deux personnages brisés, meurtris par le vide laissé par des proches. Rose doit se rendre à Kyoto car son père japonais qu'elle n'a jamais connu vient de mourir et elle doit être présente à l'ouverture du testament - un voyage qu'elle entreprend sans entrain et avec résignation. Paul, l'assistant très proche du défunt sera son guide lors de son séjour. Il tente de faire apparaître à Rose la beauté du Japon et de Kyoto. Mais son cynisme à elle le bouleverse quand son lâcher prise à lui la désarçonne. Lorsque le manque de l'autre se fait sentir, tout est chamboulé car inattendu.
La mort fait partie de la vie : ce précepte, hissé en mantra par les bouddhistes, est au centre de ce roman et Muriel Barbery amène ses personnages à y faire face, avec délicatesse et finesse.
Un texte beau et vibrant, empli de cette mélancolie japonaise qui vous laisse contemplatif dans une atmosphère crépusculaire. Muriel Barbery nous touche avec des mots justes, fins, nets, tangibles, sensibles. Une histoire d'amour certes, mais l'histoire d'un amour de soi. Un texte qui nous enveloppe et dont nous ne savons ni ne voulons nous défaire - le point final comme une douce délivrance.