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Elise Turcotte fait partie des grandes plumes québécoises qui pour notre plus grand bonheur franchissent de plus en plus facilement l'Atlantique. Une femme, prise à partie pour ses idées féministes, décide de s'isoler pour échapper aux menaces de plus en plus pressantes de la blogosphère. Elle souhaite profiter de cet isolement pour comprendre un peu mieux les raisons d'un tel acharnement, pour écrire enfin en écoutant sa propre voix et ne plus jouer le jeu social.

Elle veut se libérer. Du net, certes, mais aussi libérer sa parole. Écrire l’indicible, ce qu’on tait, qu’on normalise quand on fait face à la violence symbolique d'une parole qui se veut supérieure. Et c'est petit à petit que le roman touche à ce point précis de la parole baffouée, niée, minimisée. Et c'est à ce moment précis que tout le roman se tend.

Il est question des petites compromissions familiales qui protègent les prédateurs (ici un beau frère sûr de sa force, de sa place, de sa supériorité), des petites réflexions familiales qu rabaissent les proies (ici la belle soeur, unique voix discordante). Il est question de la violence que nous refusons de voir parce qu'elle n'est contenue que dans des mots mais qui finit toujours par exploser.

Ce roman est d'une puissance implacable car Elise Turcotte sait ce qu'elle veut écrire et dénoncer.

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