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Dulce Maria Cardoso m'était inconnue avant que Valerio Romao (écrivain portugais magistral publié chez Chandeigne) me glisse son nom alors qu'il regardait le rayon lusophone de la librairie. Du genre "Ah ? Vous n'avez pas Dulce Maria Cardoso en rayon ?"...Il n'en fallait pas beaucoup plus pour que le libraire (un peu vexé) que je suis se jette sur Eliete, la vie normale, roman de cette romancière mystérieuse et adulée.

Le roman nous raconte la vie d'Eliete, quarantenaire de la classe moyenne portugaise, vivant avec son mari Jorge et l'une de ses filles adolescentes. L'autre terminant un long séjour en Italie. La vie d'Eliete, cette vie normale, va s'effriter peu à peu : sa grand-mère déclare une alzheimer, sa mère refuse absolument de s'occuper de cette belle-mère désorientée pour des raisons très claires mais qui visiblement lui échappent (mais qui finiront par éclater au grand jour).

Dès lors Eliete n'aura de cesse d'interroger son passé notamment la disparition très précoce de son père et le conflit continu entre sa mère et sa belle-mère. Elle passera au crible d'un regard acéré son présent : son mari qui ne la regarde guère et qui flirte numériquement avec tout ce qui bouge, son adolescente qui la snobe, l'aînée qui vit la Dolce Vita loin de la maison et son pays, le Portugal, qui va de crise économique en résurrection immobilière et footbalistique. Et elle essaiera de s'inventer un avenir où elle se voit forte, désirée, désirante...

Et par la magie de l'écriture le passé, le présent, l'avenir se mêlent, s'enroulent pour faire d'Eliete l'un des plus beaux personnages de cette rentrée littéraire. Et à coup sûr Dulce Maria Cardoso a toute sa place à la librairie !

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