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Nous ne voulons pas ajouter de la tristesse à la tristesse.
Mais écoutons Niroz Malek, écrivain syrien refusant de quitter son appartement d'Alep. Il refuse de partir en laissant derrière lui ses livres, ses vinyles, sa table de travail...son âme écrit-il.
Dans "Le promeneur d'Alep" (ed. Le Serpent à plumes), il nous confie ce que nous voyons plus - cette guerre civile qui entame sa cinquième année. Il nous la confie en un murmure doux et glaçant.
Ecoutons le :

A un ami de retour à Alep :

  • " Dis moi. Quelle bêtise de quitter la France et de rentrer !
    Très surpris, il m'a dévisagé :
  • A ce point-là ! Si toi tu dis ça, c'est que tout le pays est en ruine.
  • Pas tout le pays, mais ça ne va pas tarder, ai-je dis tristement.
    J'ai poursuivi :
  • La plupart des connaissances et des amis se sont dispersés, ce sont désormais des expatriés, des bannis, des migrants, des exilés. Et puis, il y a ceux qui sont morts de toutes les manières possibles".
  • Et toi ? a-t-il questionné après un long silence.
    Pour toute réponse, je lui ai lancé un regard de moribond.
  • Mon Dieu ! a-t-il fait avec étonnement.
    Puis, il a tourné le visage vers la vitrine du café. L'esprit ailleurs, il a fixé le dehors et il a gardé le silence tout comme moi."

Ne soyons pas désinvolte devant la souffrance.